« La Fournaise » T.1 – A partir de 14 ans ? Vraiment ?

Mi-octobre. Toujours à fond dans le Pumpkin Autumn Challenge pour vivre à fond cette si belle saison. Mais juste avant de partir en vacances, j’ai réalisé que je m’étais tenue assez loin de tout ce qui était épouvante, horreur et Halloween pour ce challenge. Ce qui est dommage, Halloween étant quand même l’événement phare de cette saison.

J’ai donc ressorti de ma bibliothèque un livre que j’avais dévoré pendant les premiers confinements : « La Fournaise – Enfermé », le premier tome d’une saga de 5 livres, écrite par Alexander Gordon Smith et à priori pour les adolescents.

Amateurs d’ambiance dark, de diesel punk, d’angoisse, de personnages sous pression et peut-être même de gore, bienvenue à La Fournaise.

Condamné à la perpétuité pour un crime qu’il n’a pas commis, Alex, treize ans, pense avoir touché le fond. Mais il y a pire que l’injustice… Il y a la Fournaise. Pas une prison, mais un enfer, un monde terrifiant au plus profond des entrailles de la Terre, où règnent gardiens inhumains et molosses mangeurs d’hommes…
Alex n’a pas le choix : au risque de sa vie, il doit trouver un moyen de s’enfuir. Mais à qui se fier quand même les autres prisonniers sont des tueurs sans pitié ?

Première chose : ce livre n’est selon moi pas pour adolescents. Il appartient davantage au genre Young Adult, et la seule chose qui l’empêcherait d’être publié dans une édition pour adultes type Fleuve Noir pourrait éventuellement être la plume de l’auteur, qui, on le sent, s’adresse à un public relativement jeune. En revanche, l’intrigue et les péripéties en elles-mêmes n’ont rien à envier aux polars les plus sombres ou aux romans d’horreur les plus sinistres.

Ce livre se lit très bien. 286 pages qui pourraient être dévorées en une après-midi tant l’intrigue est addictive. Les pages se tournent toutes seules.

Suite à une guerre de gangs sanglante lors d’un été, le gouvernement décide de prendre des mesures radicales et autorise la construction d’une prison pour jeunes au sein d’une immense cavité souterraine : la Fournaise. On suit donc Alex, un adolescent de 14 ans condamné pour un crime qu’il n’a pas commis et envoyé dans ce pénitencier dont le monde ne connaît au final que très peu de chose. Mais ce n’est pas n’importe quelle prison. Très honnêtement je ne me ferais pas une idée différente du Purgatoire, ou même de l’Enfer… Et dès les premières minutes de son arrivée sur les lieux, Alex comprend une chose : il mourra entre ces murs.

Emprisonné dans une minuscule cellule, malmené par des gardes patibulaires et sadiques, menacés chaque nuit par la possibilité d’être enlevé par des êtres monstrueux masqués d’un masque à gaz cousu à leur visage et poussant des cris d’animal à l’agonie, des molosses monstrueux sans peau, aux muscles et aux tendons à vif, et un étrange directeur de prison qu’il est impossible de regarder droit dans les yeux tant son regard vous aspire… Alex n’a qu’une idée en tête que tous ses co-détenus ont abandonnée depuis longtemps : comment survivre ici ? Mais surtout… comment s’échapper ?

Le désespoir est omniprésent dans ce livre. On ressent toute la détresse et la désolation de Alex et des autres gamins détenus dans cet enfer, persuadés de ne jamais revoir le ciel, de ne jamais sentir à nouveau le vent sur leur visage, de ne jamais entendre à nouveau les oiseaux. On s’y croit, on est malgré nous gagnés d’une terrible empathie qui nous fait vivre le roman à 200%.

Je suis une adepte de l’horreur fantastique ou surnaturelle (je déteste le surenchérissement du gore, comme dans Saw). Je raffole des histoires de fantômes, de monstres. Fan de Buffy Contre les Vampire et de Charmed pendant mon enfance, puis de Supernatural plus tard, des films de James Wan (« Insidious », « The Conjuring »), de Lovecraft, bref, j’aime me faire peur. Et je ne suis pas facile à effrayer. Pourtant ce livre m’a collé des frissons.

J’ai lu le chapitre le plus glacial du livre à haute voix à mon compagnon, peu adepte de lecture, qui, à la fin, m’a déclaré « la vache, on s’y croirait. Ca donne envie de le lire ». La plume de Alexander Gordon Smith est tellement juste, précise et claire que oui, on voit les scènes. On se met à la place des personnages, on vit ce qu’ils vivent. On est aussi désespérés qu’eux, on veut qu’ils s’en sortent. J’ai poussé plusieurs exclamations d’effroi, ou de stress durant ma lecture. Sur les dernières pages, je tombais littéralement de sommeil mais impossible de reposer le livre, chaque chapitre se terminant sur un cliffangher. Encore un livre pour lequel j’ai eu le fameux syndrome « allez, encore un chapitre » (les meilleures lectures, assurément).

Cela avait été un coup de cœur lors de ma première lecture en 2020, et le coup de cœur a de nouveau été au rendez-vous lors de cette relecture que j’ai faite en seulement 2 jours. Je ne trouve aucun défaut à ce livre, mis à part peut-être qu’il est trop court mais… est-ce vraiment un défaut, à ce niveau ?

Petit disclaimer pour les personnes sensibles et peu adeptes des humains malmenés, maltraités ou encore du gore : les côtés fantastique et irréaliste de l’intrigue rendent la lecture assez facile au final. J’ai énormément de mal à lire un livre sur des conditions de détention atroces qui ont réellement existé à une période de l’histoire de l’Humanité, par exemple pour les différents camps de travail ou les goulags. Mais les côtés vraiment horrifique et fantastique complètement assumés dans ce livre apportent une légèreté (oui oui, je vous jure) ou plutôt un désamorçage de la tension et de la gravité des péripéties et des scènes du livre qui nous permettent de davantage accepter ce qu’on lit. On se dit « Ah ok c’est pour de faux » et on joue le jeu. Faites confiance au livre.

Si vous cherchez le frisson pour Halloween, si vous êtes adepte d’horreur, de diesel punk même, de fantastique, foncez découvrir une saga qui saura vous absorber, je suis persuadée que les cinq tomes orneront bientôt vos étagères.

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